Coup de froid sur l’assurance-vie en décembre. Selon les chiffres publiés lundi après-midi par la Fédération française de l’assurance (FFA) le marché français a enregistré une collecte nette négative de 600 millions d’euros sur le dernier mois de l’année, c’est-à-dire que les cotisations encaissées ont été inférieures aux prestations versées (décès, retraits).

En novembre 2018, la collecte nette s’était élevée à 2,6 milliards d’euros,  après un mois d’octobre déjà de bonne facture (2,5 milliards). Le dernier mois dans le rouge remontait à novembre 2017 (-400 millions d’euros).

Moindre appétit pour les UC

Cette contre-performance de décembre tient notamment, selon à la FFA, à la forte chute de  l’investissement en unités de compte (UC) .

La collecte nette sur ces supports investis,  pour beaucoup d’entre eux en actions, et qui n’offrent pas la garantie du capital, contrairement aux fonds euros, a ainsi été seulement de 200 millions d’euros en décembre 2018. Elle avait atteint en moyenne 2 milliards d’euros par mois sur les douze mois précédents.

Prendre moins de risques

« Cela tient sans doute à la psychologie des épargnants face à la volatilité des marchés financiers », estime Bernard Spitz, le président de la FFA. En cas de vents contraires sur les marchés actions, les Français ont en effet tendance à prendre moins de risques et à privilégier la sécurité via les fonds euros, comme le déplorent souvent les assureurs.

Selon Bernard Spitz, un autre élément, « plus difficile à cerner », a pu jouer : « Avec l’année blanche [revenus de 2018 non taxés en raison du passage à la retenue à la source, NDLR], les épargnants ont pu penser moins urgent d’alimenter en 2018 leurs contrats d’épargne-retraite sachant que les déductions fiscales liées aux cotisations seraient moins attractives que lors des autres années ».

Or, rappelle-t-il, « c’est traditionnellement en décembre que les Français versent le plus sur leurs plans d’épargne-retraite (un tiers du montant total des cotisations annuelles) ». En décembre, le montant total des cotisations encaissées par les assureurs-vie a été bien moindre que sur le même mois de 2017 (10,5 milliards, contre 11,8 milliards en décembre 2017).

Une année « globalement satisfaisante »

Pour Bernard Spitz, l’année reste malgré tout au total « globalement satisfaisante ». Au total, la collecte nette a atteint 22,4 milliards d’euros. C’est nettement plus qu’en 2017 (8,3 milliards d’euros), un exercice qui avait certes vu un grand mouvement d’attentisme des épargnants avant l’élection présidentielle.

Il s’agit d’une des trois meilleures performances annuelles de la décennie actuelle. Mais le millésime 2018 reste toutefois loin de ses niveaux des années 2000, quand la collecte nette dépassait parfois les 50 milliards par an.

Autre motif de consolation, « avec 39,5 milliards d’euros, l’année 2018 s’inscrit comme la meilleure année de l’histoire en termes de volumes de souscription d’UC », se félicite la FFA. Sur l’année 2018, la part des UC dans les cotisations s’est élevée à 28 %, soit légèrement moins qu’en 2017 (29 %). Elle a été de 24,7 % en décembre.

A fin décembre, l’encours total des contrats d’assurance-vie s’élevait à 1.700 milliards d’euros, en hausse de 1 %.

Laurent Thevenin – lesechos.fr – Le 04/02/2019

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